Quelques jours avant son départ, je l'avais appelé, je lui avais demandé de venir nous rejoindre quelque temps à Capbreton. Nous avions parlé de nos souvenirs, du présent, de nos problèmes, de la joie de se parler. J'étais heureuse d'entendre sa voix rassurante. Il devait nous rappeler. Et puis, le silence. Le Frère Francis était pour nous plus qu'un ami, il était un membre de la famille. Nous l'avions connu quand il est devenu instituteur de mon frère Jean-Yves à Douai mais cette relation s'est vite transformée en une affection profonde. Quand nous habitions Douai, il venait souvent manger le dimanche chez nous, en famille et nous passions des journées gaies à parler, à rire et à nous promener. Il venait nous rejoindre quand nous partions en vacances, que ce soit à St Gervais ou à Capbreton. Il a tout partagé avec nous, les joies et aussi les peines. Quand nous nous sommes installés à Capbreton, au début, il venait passer quelques jours, il a aidé papa dans les travaux d'installation. Au décès de Papa, il a été malheureux de ne pas pouvoir venir et à nous il nous a manqué pour cette épreuve mais nous savions qu'il pensait à nous. Malgré la distance, l'affection, l'amour même qui nous unissait est toujours restée intacte. Maintenant, il nous a quitté, son absence provoque une douleur immense à nous, à sa famille et à la communauté où il s'était retiré. Nous avons le regret de ne pas l'avoir revu. Difficile de parler de tant d'années d'amitié, d'amour, d'affection.